Vous allez sûrement me dire que je suis un peu en retard sur les romances de Noël pour en lire une en plein mois de février. Y a-t-il vraiment une date de péremption pour ce type de lectures ? Tant qu’il ne fait pas 30° dehors, que je ne suis pas en maillot au bord d’une piscine je pense que je peux me le permettre … J’ai découvert Clarisse Sabard avec ces deux précédents romans : La vie est belle et drôle à la fois et La vie a plus d’imagination que nous (Editions Charleston) Deux excellents moments en compagnie de ces doudous littéraires. Avant d’entamer la lecture de son dernier manuscrit Et nous danserons sous les flocons j’avais lu quelques critiques plutôt mitigées et n’y suis pas allée avec entrain. Et pourtant …
Résumé : Après des années d’absence, Valentine est de retour à Vallenot, le village de son enfance qu’elle a quitté très jeune pour se marier. Un mariage pour lequel elle a sacrifié ses propres aspirations, obnubilée par l’idée de construire une « vraie » famille, loin du schéma qu’elle a connu, de sa mère et sa grand-mère qui ont élevé leurs enfants seules. Mais c’est célibataire que Valentine revient aujourd’hui, uniquement accompagnée de son fils adolescent, car son ex-mari a préféré continuer sa route avec une autre… En cette période de fêtes, elle va croiser le chemin d’un Anglais récemment installé au village, de Rémi, co-gérant du restaurant du coin… et d’une vieille photo représentant un beau jeune homme marocain, qui aurait vécu à Vallenot à la fin des années 1950, avant de disparaître du jour au lendemain…
Comme vous l’aurez compris, Valentine est une femme fraichement séparée de son mari après plus de 10 ans de mariage. Une séparation classe dans un restaurant que le couple a l’habitude de fréquenter. Scène que je n’ai d’ailleurs pas franchement trouvé réaliste. Inviter sa femme à diner à l’extérieur pour lui dire qu’on la quitte pour une autre femme … Il y a eu deux, trois petites choses comme ça dans la lecture qui m’ont mis la puce à l’oreille, la sensation que l’auteure était à côté de ses personnages, de ce qu’ils vivaient et des situations qu’ils rencontraient. Mais au fur et à mesure, à peu près à la moitié du roman, je me suis enfin laissée porter par l’histoire …
J’aurais adoré naître dans une famille traditionnelle. Avoir des parents mariés pour la vie, connaître une complicité sans faille avec mes sœurs, nous réunir certains soirs autour d’interminables dîners. Ce genre de trucs normaux que tout le monde fait. Mais il faut croire que le gêne de la vie parfaite n’a jamais fait partie de notre patrimoine familial.
Dans Et nous danserons sous les flocons, il n’y a pas que l’histoire de Valentine que j’imagine un peu à la Bridget Jones se jetant sur les bonhommes en pain d’épice de sa mère pour combler un vide, un manque, celui de l’amour et de l’homme perdu. Il y a aussi celle de ses sœurs jumelles, Albane et Chloé, qui ne se sont pas parlées depuis 12 ans pour une raison inconnue, il y a aussi sa mère à la recherche de ses origines, à la recherche de son père qu’elle n’a jamais connu. Il y a son fils en proie à des difficultés sentimentales, le curé du coin qui souhaite retracer l’histoire des boutiques du village et bien entendu les déboires amoureux de Valentine qui ouvre son cœur une nouvelle fois … Il y a surtout cette ambiance de village de montagne, de petite station familiale où tout le monde se connait et est au courant du moindre commérage.
Il y a donc tous les ingrédients pour une parfaite romance/comédie de Noël : la préparation du sapin, le lait de poule, le pain d’épice, les moments en famille, la neige, le pompier du coin plutôt beau gosse déguisé en Père Noël, le chien attachant, les guirlandes lumineuses … avec en prime des historiettes qui gravitent autour du personnage principal en mal d’amour. Les personnages secondaires ont leur propre vie, leurs propres déboires que l’auteure n’a pas choisi de reléguer au second plan. Et cette stratégie narrative enrubanne le tout pour nous offrir une jolie lecture.