Autobiographie·Aventure·Policier/Thriller·Romance

Bilan de septembre : du roman noir, une saga jeunesse, une enquête glacée, un témoignage poignant et de la poésie identitaire

Bilan tardif ! Après l’annonce de ma participation au Grand Prix des Lectrices ELLE et à la belle aventure des Lectrices Charleston, je ne savais plus trop où donner de la tête. Un mois de septembre tout en diversité avec 8 livres au compteur dans des genres très différents. Il n’y a pas eu de gros coups de coeur même si Entre fauves de Colin Niel domine l’ensemble ainsi que la saga de Kiera Cass côté jeunesse.

Je profite de ce bilan de septembre, pour glisser ici une nouveauté : la chaîne YouTube Les Mots des Autres. La première vidéo est en ligne et la seconde devrait arriver d’ici la fin de la semaine. L’occasion d’aborder la lecture d’une façon plus spontanée et je dois bien avouer que l’exercice me plait bien !

Entre fauves de Colin Niel édité chez Rouergue Noir

*Un cercle vertueux et vicieux où proie et chasseur ne font plus qu’un* 

Entre fauves est un livre surprenant qui tient le lecteur par le bout du nez, le menant où bon lui semble. Il fait basculer notre jugement à chaque chapitre, à chaque page, nous donnant l’occasion de changer notre fusil d’épaule. C’est une chasse à l’homme entre les Pyrénées et la Namibie. Nous suivons quatre personnages : Martin, garde pour le Parc National des Pyrénées, Apolline, une jeune femme as du tir à l’arc et issue d’une famille aisée de chasseurs, Charles, le lion et Kondjima, un jeune homme d’une tribu namibienne. La traque commence après la publication sur les réseaux sociaux d’une photo d’Apolline posant fièrement avec le cadavre d’un lion. Cliché qui remue Martin bien décidé à venger l’animal. Une histoire ficelée à la perfection, très bien documentée et immersive. J’ai eu la sensation à de nombreuses reprises de sentir le souffle du lion dans le creux de mon oreille et les brindilles séchées par le soleil craquer sous mes pas. De la proie ou du chasseur, il est bien difficile de déterminer qui est l’un et qui est l’autre. Tant est si bien que Colin Niel nous offre des personnages revêtant le costume des deux à la fois. On les aime autant qu’on les déteste. On les comprend autant qu’ils nous agacent. Dans Entre fauves, il y a des victimes. Il y a des tueurs aussi. C’est un roman noir malin, adroit qui inverse les rôles pour mieux brouiller le lecteur. La plume de Colin Niel ne fait pas dans la simplicité mais offre une immersion totale et délicieuse. On se délecte de chaque passage, pas à pas, dans un élan presque méditatif.

Faiseurs d’histoires de Dina Nayeri édité aux Presse de la Cité

*Une lecture poignante, en apnée, qui vous oblige à reprendre votre souffle* 

Un livre documentaire qui prend aux tripes et qui ne laisse pas indifférent. Un livre très dur qui nécessite des respirations et ne pourrait être lu d’une seule traite. Les témoignages glanés par Dina Nayeri sont d’une extrême intensité, d’une indicible souffrance. Ils ouvrent les yeux sur l’innommable.

Les rouages de l’immigration sont invisibles à notre regard tant que nous n’y sommes pas confrontés. Faiseurs d’histoires donne la vraie parole, la parole vitale de celles et ceux qui traversent les mers et les frontières. Dina Nayeri n’amenuise aucune émotion, aucun fait, elle livre ce qui est, tel quel sans filtre. Et c’est bien. Je regrette cependant la lourdeur du récit, sans vouloir l’édulcorer, il peut s’avérer indigeste, trop percutant et rebuter un lecteur novice sur ce sujet.

La petite dernière de Fatima Daas édité chez Notabilia

*Du slam, de la poésie, une parole qui cache derrière la douceur de son verbe un mal-être identitaire*

L’autobiographie d’une Française d’origine algérienne, musulmane, clichoise et petite dernière de la fratrie. Un rythme très poétique, des chapitres qui débutent comme un slam dans un débit scandé : « Je m’appelle Fatima Daas. Mes parents sont musulmans. Mes sœurs sont musulmanes. Nous sommes une famille de cinq Arabes musulmans ». De courts chapitres qui retracent la vie de l’auteur, la quête d’une autre sexualité, la pratique de sa religion, le rapport à ses aînées, aux garçons … « La petite dernière » est le parcours d’un petite fille puis d’une jeune femme avec sa culture, ses différences et sa volonté de se détacher à sa manière, par bribe des traditions. Un roman comme un recueil engagé, des chapitres comme des pétales qu’on détache avec douceur avant de les déposer à nos pieds.

Siglo de Ragnar Jonasson édité chez La Martinière

*Une petite enquête à pas de velours glacée par le froid islandais*

Une véritable gourmandise ! En Islande, dans un petit port de pêche, l’inspecteur Ari se rend une nuit dans l’une des rues principales pour enquêter sur le suicide d’une adolescente. Ne serait-ce pas un meurtre ? Ce corps découvert en pleine rue n’est-il pas le résultat d’un homicide ? Et quand dans une maison de retraite, un vieil homme écrit sur son mur « Elle a été tuée », le doute subsiste. Une enquête parfaite à lire en plein hiver, entre deux bourrasques islandaises, le col relevé jusqu’au menton et les yeux plissés pour traquer le soi disant meurtrier à travers la masse de flocons qui s’accumulent. J’ai eu froid en lisant ce policier et ai de nouveau apprécié l’écriture et le style de Ragnar. Simple, direct et franc. Il ne s’enlise pas dans les détails, dans les fioritures. Nous cernons en quelques lignes le caractère des personnages et leurs failles. Pour autant, il laisse planer le doute et nous réserve quelques surprises. Ce n’est pas le polar de l’année mais il se laisse lire comme un doux bonbon acidulé.

Saga La Sélection : T1 Sélection, T2 L’élite, T3 L’élue, T4 L’héritière de Kiera Cass chez Pocket Jeunesse

Il est très rare que je lise du roman jeunesse. Mais on m’a tellement conseillée cette saga que j’ai profité d’une bonne occasion pour me procurer le premier tome de La Sélection. L’histoire se déroule à Illéa. La société est composée de castes de 1 pour la royauté à 8 pour les mendiants et les laissés-pour-compte. Quand le prince Maxon est en âge de se marier, La Sélection est organisée. 35 jeunes femmes sont tirées au sort toutes castes confondues et doivent passer de longues semaines au Palais. America Singer une Cinq est sélectionnée. Elle laisse derrière elle Aspen, un Six, son amour interdit et sa famille. Son seul objectif, rester assez longtemps dans la course pour mettre les siens à l’abris du besoin. Entre elle et Maxon se noue un lien imprévu. Comme la saga des Mac Coy, La Sélection se lit avec une jolie fluidité. Un roman très « girly » il faut bien l’avouer mais pas que. Humanité, solidarité, romantisme, patriarcat, féminisme, passion, guerre … autant de thèmes abordés avec facilité dans une histoire bourrée de rebondissements et qui tient la route. A la suite du tome 1, j’ai commandé et lu les trois suivants. Aucune déception. L’histoire suit son cours avec dans le tome 4 un choix narratif plutôt malin de la part de l’auteur pour ne pas nous lasser. Nous faisons un bon dans le temps et retrouvons la nouvelle génération siégeant au royaume d’Illéa.

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3 commentaires sur “Bilan de septembre : du roman noir, une saga jeunesse, une enquête glacée, un témoignage poignant et de la poésie identitaire

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