Coup de coeur

« Les Demoiselles » : Une histoire de femmes qui se rencontrent, s’apprivoisent, s’entraident et finissent par s’aimer

Je n’avais encore jamais lu de roman d’Anne-Gaëlle Huon alors quand j’ai reçu Les Demoiselles avant sa parution de la part de la maison Albin Michel, j’ai sauté sur cette nouvelle lecture. Une chose est certaine, je vais de ce pas m’enquérir de ses précédents manuscrits et guetter avec impatience le prochain. Anne-Gaëlle fait partie de ces écrivains de talent capable de vous emporter dès la première page et de conserver un rythme soutenu jusqu’au dénouement. Aucun paragraphe, aucun chapitre, aucune phrase n’est à mettre de côté. Les Demoiselles c’est la justesse des bonnes histoires inspirées de faits réels dont on prélève avec parcimonie ce qui viendra servir les personnages et leur cheminement. J’ai lu Les Demoiselles, sans me douter un seul instant qu’une part de réalisme s’y lovait délicieusement mise en scène et enluminée par Anne-Gaëlle.

Résumé :

J’avais quinze ans quand j’ai pris la route ce matin-là, et une seule idée en tête : rejoindre le Pays basque, devenir couseuse d’espadrilles, et échapper à mon destin. Jusqu’à ce que je rencontre les Demoiselles. Des femmes fantasques et mystérieuses vivant au milieu des livres, des jarretières et des coupes de champagne. Qui étaient-elles ? Quel secret cachaient-elles ? Libres, incandescentes, accompagnées d’un majordome plus grand qu’une cathédrale, d’un chauffeur louche et d’un perroquet grivois, les Demoiselles n’auraient jamais dû croiser ma route. Pourtant, ces femmes ont changé ma vie.

Un kaléidoscope de personnages attachants

Le roman débute avec Rosa, le personnage principal. Nous marchons dans ses traces, derrière ce « je » aventureux, plein d’espoirs et de rêves. Un matin, elle quitte l’Espagne et traverse les Pyrénées avec sa sœur, Alma, pour gagner le Pays Basque et se joindre aux Hirondelles couseuses d’espadrilles dans les ateliers du coin. Dès les premières pages, Rosa s’adresse à Liz. J’ai tout de suite voulu savoir qui était cette Liz, un mystère qui reste entier – jusqu’à la fin du roman, mais qui passe au second plan quand apparaissent les autres héros des Demoiselles. Pascual, l’amour de jeunesse, Carmen, l’autorité naturelle, Colette, l’aguicheuse, Vera, la grande prêtresse, Lupin, le majordome qui m’a tout de suite fait penser à John Coffey (La Ligne verte), Henri, l’amoureux éconduit, Sancho, le responsable d’usine représentant comblé du patriarcat … et les autres, Dior et Chaplin notamment, que nous connaissons tous et qui viennent s’immiscer dans cette folle aventure des années qui l’étaient tout autant. Rosa devient alors la narratrice d’une toile qui se tisse, un canevas où chaque vie dépend de l’autre, où chaque pas se fait en tenant la main d’un compagnon de route.

Chacune avait son histoire. Ses raisons. Ses secrets. L’atelier leur offrait un port où poser leurs valises. Pour un temps ou pour toujours. Nous leur donnions un emploi. Un toit. De l’espoir. Ces femmes se serraient les coudes. Et ne rechignaient pas au travail.

Une histoire de femmes, une histoire d’espoir

Les Demoiselles, comme son nom l’indique est une histoire de femmes. Leurs vies se croisent, leurs destinées aussi. Anne-Gaëlle Huon part à la rencontre de leur témérité, de leurs espoirs, de leurs peurs, de leurs épreuves, de leurs envies … Elle n’embellit pas leurs vies, elles relatent avec authenticité des parcours quelques soient leurs origines et leurs appartenances sociales. Toutes les femmes y sont représentées. Et l’auteure les fait se rencontrer, s’apprivoiser, s’aider et s’aimer.

Derrière toutes les embûches, toutes les aspérités, les coups bas, derrière une violence sociale sous-jacente, Les Demoiselles nous offre tous les ingrédients d’une belle histoire, d’une histoire sincère qui ne fait pas dans la dentelle mais se pare malgré tout des plus belles plumes, celles qui volent, qui virevoltent et vont où le vent les emporte.

 

 

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