Le titre. « Les Amants météores ». Il est rare qu’un titre fasse mouche, la plupart du temps je les trouve peu attrayants, peu enclins à susciter ma curiosité. Pour le coup, celui du dernier né d’Eloïse Cohen de Timary chez JCLattes a fait tilt. Une rapide lecture de la quatrième et me voilà déjà plongée dans une histoire d’amour aussi rapide qu’inattendue, aussi surprenante que curieuse. Cette histoire éblouit notre rétine tels des néons clignotants dans une nuit noire sans rien autour. Elle est impressionnante, vibrante, frissonnante, chavirante … La liste serait longue pour décrire ce livre alors je vous laisse avec mon avis.
Résumé :
Un soir, dans un bar clandestin du XVIIIe arrondissement, Marianne fait la rencontre de Virgile, paysagiste talentueux, fantasque et homosexuel. Très vite, c’est l’évidence. Ils s’aiment comme on ne s’aime qu’une fois. Des rues de Paris aux plages bretonnes, leur amour a le goût citronné et sec de la margarita, celui des huîtres iodées, des bons vins et des soirées déjantées ; en bande-son on entend la variété italienne des années 80, Patti Smith, Janis Joplin. Ensemble, Marianne et Virgile mènent une vie de fête et de gaieté, ils ont des projets d’avenir, et bientôt le désir d’un enfant, quand un drame vient bouleverser leur histoire.
La plus belle des rencontres est souvent le fruit du hasard
Marianne est journaliste et doit faire l’article d’un auteur à succès Paul Wiazowski. Le rendez-vous est donné dans un bar atypique où se croisent des personnalités burlesques. L’interview ne se déroule pas comme prévu et ce qui semble débuter comme une mauvaise blague se termine par une belle rencontre. Virgile. Virgile Lifar avec « son regard rieur, ses ongles soignés ». Une rencontre comme le point de départ d’une folle aventure qui file à 200 à l’heure.
Il n’était pas aussi beau que lorsqu’il était travesti mais quand même, Virgile le trouvait sexy, avec ses cheveux coupés ultracourt, sa cicatrice à l’arcade sourcilière et son trait de khôl au ras des cils
Le lecteur n’a pas le temps de dire ouf que ces deux là s’acoquinent plus que de raison. Marianne est prise dans le tumulte d’un Virgile en dents de scie, un Virgile qui doit faire avec sa bisexualité qu’il va finir par mettre entre parenthèse pour les beaux yeux d’une douce moitié. Ces deux là sont les Bonnie and Clyde de Gainsbourg, les Patti et Robert du Chelsea Hotel, les Bob et Sara des années 60, des amants fulgurants et maudits qui prennent la scène de plein pied sans s’encombrer du rideau et des assises de velours rouge pour jouer leur plus belle histoire.
La ténacité d’un personnage
Même si le couple Marianne et Virgile occupe une grande partie du roman, Marianne est réellement l’auréole du roman, celle qui le sublime, le porte à bout de bras, à bras le corps, de tout son cœur et de toutes ses tripes. L’auteure en fait une guerrière, une guerrière de l’amour et de la mort. Car personne ne s’attend à la détresse provoquée par cette histoire.
J’y ai vu comme une histoire d’amour filante, enflammée et explosive. J’y ai vu la difficulté des rapports avec l’autre, la difficulté de se construire dans une sexualité multiple, la difficulté d’aimer l’autre qui nous rejette, la difficulté d’accepter sa complexité pour finir par ouvrir en grand les portes du cœur.
« Les Amants météores » est une histoire résolument moderne, fantastique et magique à la fois. Ces personnages ancrés dans le réel ont aussi ce côté chimérique qui nous plonge dans un rêve. Un conte où les fées penchées sur le lit nuptial souffle leurs poussières météores.