Feel Good·Impressions littéraires

« La vie rêvée des chaussettes orphelines » : un roman qui cache bien son jeu

Me revoilà enfin après une quinzaine de jours d’absence. Une petite pause pour la bonne cause puisqu’un futur lecteur a rejoint notre petite famille. Un passage plutôt long par la maternité propice à l’attente et donc à la lecture ! J’avais emporté avec moi trois ouvrages plutôt gros et j’ai très bien fait : Cécile et les Beaujour d’Eric Le Nabour (Editions Calmann Levy), Ne t’enfuis plus d’Harlan Coben (France Loisirs) et enfin La vie rêvée des chaussettes orphelines de Marie Vareille (Editions Charleston) que je vous chronique pour mon retour. J’ai essayé de remettre de l’ordre dans mes idées, mais ne suis pas totalement satisfaite de cet article. Il n’y a pas à dire, les écrire au fur et à mesure des lectures s’avère être la stratégie idéale pour moi.

Résumé :

En apparence, Alice va très bien (ou presque). En réalité, elle ne dort plus sans somnifères, souffre de troubles obsessionnels compulsifs et collectionne les crises d’angoisse à l’idée que le drame qu’elle a si profondément enfoui quelques années plus tôt refasse surface.
Américaine fraîchement débarquée à Paris, elle n’a qu’un objectif : repartir à zéro et se reconstruire. Elle accepte alors de travailler dans une start-up dirigée par un jeune PDG fantasque dont le projet se révèle pour le moins… étonnant : il veut réunir les chaussettes dépareillées de par le monde. La jeune femme ne s’en doute pas encore, mais les rencontres qu’elle va faire dans cette ville inconnue vont bouleverser sa vie. Devenue experte dans l’art de mettre des barrières entre elle et les autres, jusqu’à quand Alice arrivera-t-elle à dissimuler son passé ?

L’habit ne fait pas le moine

Il y a des titres de livres qui intriguent. La vie rêvée des chaussettes orphelines fait partie de ceux-là. Un titre un peu loufoque, une couverture en accord, acidulée, enrobée de fraicheur, estivale … Le titre m’a également fait penser à un article lu très récemment – hasard ?- sur une association créée par Marcia de Carvalho. Avec Chaussettes Orphelines, la créatrice brésilienne redonne vie à ces fameuses chaussettes qui finissent toute seule en fabriquant vêtements et accessoires. Dans le roman de Marie Vareille, un jeune entrepreneur Christophe, décide de créer une application pour permettre aux chaussettes orphelines de se retrouver, chaque utilisateur postant une photo de sa chaussette avec ses caractéristiques, jusqu’à ce qu’un autre utilisateur reconnaisse en elle sa jumelle. Alice intègre donc cette entreprise avec ce besoin de retrouver son chemin. La jeune femme d’une trentaine d’années est instable, prise de crises d’angoisse à n’en plus finir. Elle n’est pas épanouie, le sol se dérobe sous ses pieds à chaque pas et elle doit faire de gros efforts pour avancer chaque jour.

Une bascule des genres finement élaborée

J’ai commencé à ressentir une petite déception imaginant un énième roman feel good, une rencontre amoureuse au sein d’une start up abreuvée à coup de Starbucks avec une équipe jeune et dynamique (Victoire, Reda et Jeremy) autour d’un projet original. Je partais donc pleine d’à priori, vous savez ces fameux à priori qu’on peut avoir avant de commencer un roman et qui s’effondrent comme un château de cartes, et bien on peut dire que j’ai été servie avec celui-ci.

Plus de batterie. Je n’ai pas de montre, je n’ai plus l’heure. Et, contre toute attente, un poids gigantesque disparait de ma poitrine et l’air s’engouffre brutalement dans mes poumons. Je respire, comme si c’était la première fois depuis une éternité.

L’auteure Marie Vareille jongle à la perfection entre la bonne humeur, un sentiment de malaise grandissant, le tragique et la psychologie. Un savant mélange puisqu’elle surfe sur plusieurs registres dont le mix est plutôt rare. L’intrigue s’immisce dans les immeubles parisiens, entre les buildings d’affaire de New-York et la sphère musicale londonienne. Trois capitales pour deux sœurs, Alice et Scarlett. Deux sœurs si différentes, aussi proches que distantes, un peu comme une paire de chaussettes ! Un lien puissant les unit au point de tout faire basculer entre le succès de Scarlett, la rock star dépravée et Alice, la trentaine, dont la vie semble toute tracée à ceci prêt qu’elle peine à tomber enceinte.

Deux destins liés

Nous suivons donc ces deux sœurs dans le labyrinthe de leur vie où se mêlent celle, parisienne, d’Alice travaillant aujourd’hui pour cette application de chaussette et celle de Scarlett retracée en partie par Alice dans son journal intime qu’elle a appelé Bruce en référence au comédien Bruce Willis. Nous apprenons donc que Scarlett est une femme tempétueuse, passionnée, tenace, charismatique et fougueuse mais qu’elle a surtout besoin de compter sur les autres, malgré le succès, et surtout sur sa sœur Alice.

Mais au fur et à mesure que le roman se déroule, nous sentons que quelque chose nous échappe sans pour autant mettre le doigt dessus. Une espèce de duplicité chez Alice qui nous interpelle de plus en plus. Les pièces du puzzle sont étalées devant nous mais ça cloche, le lien ne se fait pas. C’est la véritable force de ce roman. Nous prendre par la main, nous balader sur un chemin rose bonbon pour petit à petit nous faire glisser sur un sentier tortueux jonché de trous, de racines et de boue. Le vent tourne d’un coup et c’est une vraie bourrasque qui nous arrive. La surprise la plus totale !

Je ne peux malheureusement rien révéler de plus et vais vous laisser avec votre frustration mais surtout ne vous fiez pas aux apparences, le dernier roman de Marie Vareille cache bien son jeu.

 

 

 

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