Bd·Interview

ITW / L’autobiographie dessinée d’un alpiniste devenu dessinateur

8 août 2018. Amoureux de la montagne, adeptes de la grimpe et curieux se sont réunis à l’Alpe d’Huez autour de Jean-Marc Rochette. Ici, à 1860 mètres d’altitude, en plein coeur de l’Oisans, entouré par Le Rochail, Belledonne, Grand Galbert, Le Taillefer, Ailefroide et l’histoire de l’alpiniste devenu dessinateur nous parlent à tous sans exception. Conscients de la dangerosité de ce milieu naturel qui nous entoure au quotidien, nous avons bu les paroles d’un homme expérimenté, chargé d’histoires, d’anecdotes, d’heureux hasards et de tristes épisodes à raconter. 

D’où vous est venue cette idée de relater votre propre histoire ?

L’idée est venue de mon éditrice. Je lui racontais des histoires de montagnes et elle m’a convaincu que ça pourrait intéresser les gens. Au départ je n’en étais pas certain, je trouvais mes idées très personnelles. Puis de fil en aiguille des histoires, des anecdotes me sont revenues.

Et votre histoire plait …

Oui à ma grande surprise les lecteurs sont au rendez-vous et pas que les montagnards. Nous en sommes à la 5e réédition en trois mois. Un premier tirage à 16 000, un second à 8000, un troisième à 5000, ça n’arrête pas. Je pense que mon récit a un côté universel. Tous les gamins et gamines vivent ça à un certain âge, passer de l’enfance à l’age adulte avec les prises de risque qui vont avec.

Comment avez-vous construit cette nouvelle BD ? Y avez-vous tout mis ?

J’ai pris un co-scénariste, Olivier Bocquet, qui m’a permis de m’éloigner de ma propre vie. Par exemple, à l’hopital quand je quitte mon voisin de chambre atteint d’un cancer, en réalité je suis revenu le voir. Si je n’avais pas eu Olivier pour me conseiller, j’aurais dessiné la scène du retour qui en réalité ne sert à rien. C’est très difficile de prendre du recul sur sa vie. On a mis deux mois pour écrire à quatre mains, on discutait, je lui dictais des histoires, les souvenirs revenaient, et un an et demi pour tout faire. Nous avons été efficaces ! J’avais une technique bien mise au point même s’il m’a fallu un peu plus de travail sur les sensations de vitesse. Quand nous tombons avec Chardin dans le glacier long, je voulais retransmettre la vitesse de la chute dans le dessin avec les champs contre-champs. Et ce n’est pas si simple !

La bande-dessinée sur ce thème est rare dans le milieu de l’édition.

Il me semble qu’il n’y a jamais eu de bande-dessinée autobiographique sur une expérience en montagne. Il y a déjà eu des livres mais nourris de fiction. Ailefroide touche les gens parce que 95 % de ce que j’ai dessiné est vrai. Tous les grimpeurs ont plus ou moins vécu la mort d’un copain en pleine montagne. Je me suis plus attaché à raconter mon histoire que les exploits.

Comment résumeriez-vous Ailefroide ?

Mon livre dit : « C »est dangereux donc faites attention. Soyez le plus vigilant possible ». L’alpinisme est un sport magnifique mais qui comprend des erreurs et des dangers … La grande majorité des accidents en montagne sont dus à une erreur humaine. Je pense qu’il y a quatre types de grimpeurs : Il y a ceux qui meurent. Ceux qui abandonnent. Ceux qui deviennent des guides et quelque-uns qui deviennent des vedettes.

 

 

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