Pérégrinations

Prise d’otages masquée sur fond de planches à billets

« Je m’appelle Tokyo mais ce n’était pas mon nom quand toute cette histoire à commencer. Personne n’avait jamais monté un coup pareil »

Plus on me parle d’une série et moins j’ai envie de la regarder. Expérience faite avec Game of Thrones et Stranger Things que j’ai fini par voir avec quelques trains de retard pour en arriver à cette conclusion. Si une série a du succès c’est, qu’a priori, elle vaut le détour. Alors quand la toile s’est enflammée pour La Casa de Papel, j’avoue ne pas avoir hésité bien longtemps avant de mettre le nez dedans. Et pour une fois qu’une série espagnole sort du placard, il faut y aller les yeux fermés. Chose faite.

Pour faire simple et court, le « professeur », personnage principal et instigateur de tout ce merdier, « recrute » huit fortes têtes connues des services de police, et pour le moment encore en liberté, pour faire le braquage du siècle à la Fabrique Nationale de la Monnaie. Tokyo, Nairobi, Berlin, Moscou et son fils Denver, Helsinski, Olso et Rio – des pseudos- se préparent des semaines entières, en marge de Madrid, pour apprendre tout ce qu’il y a savoir sur l’opération. C’est par la voix off de Tokyo et par son histoire que tout commence. Voix qui nous guide dans les méandres psychologiques et sentimentaux de chaque membre vêtu de combinaisons rouges et masqué du visage du célèbre peintre espagnol Salvador Dali (jusqu’à ce qu’ils en changent). A l’heure dite, tout se déroule comme prévu mais un petit grain de sable vient enrayer la machine bien huilée. Le professeur n’a bien entendu pas dit son dernier mot et les rouages se mettent en marche naturellement. Les opportunités et les plans B également.

Ocean’s Eleven, Braquage à l’italienne, Snatch, Haute voltige … Vous me direz que ce scénario c’est un peu du vu et revu. Rien d’extraordinaire. En substance, je suis d’accord. Mais en grattant un peu, la série tisse une toile d’araignée aussi vaste que l’enjeu est grand. Les connexions, subtiles, entre chacun des personnages, se font au fur et à mesure et les pirouettes s’accumulent.

Le jeu du chat et de la souris amuse beaucoup le téléspectateur qui ne sait plus à quel saint se vouer. Habituellement, nous aurions tendance à nous ranger du côté des forces de l’ordre, représentées ici par Rachel, une inspectrice à bout de nerfs dès le 3e épisode, cernée entre une mère en perte de mémoire, un ex-mari violent et un collègue pot de colle, mais en réalité pas franchement. Tout ceci tient à une règle, parmi d’autres, établie par le professeur un tantinet idéaliste : « aucune victime ». Alors quand les braqueurs jouent à ce point la carte du sentimentalisme, il faut bien l’avouer, notre cœur balance.

Vous l’aurez compris, tout va très vite, les bourdes, les rapports de force, les blessures, les flash back, les sursauts … On ne s’attend à rien et pourtant tout se produit et de façon très chirurgicale.

Quatre petites choses à savoir sur La Casa de Papel :

  • Netflix n’a pas produit la série mais l’a rachetée pour la distribution
  • A l’origine, la série ne comporte qu’une seule saison. Pour faire durer le plaisir, Netflix l’a divisée en deux tout en réduisant le format des épisodes
  • Le personnage de Tokyo serait inspiré du personnage de Mathilda dans le film Léon réalisé par Luc Besson avec Jean Reno et Nathalie Portman
  • Les extérieurs de la Fabrique Nationale de la Monnaie sont en réalité ceux du Conseil Supérieur de la Recherche Scientifique. Les tournages en extérieur se faisaient donc le soir et le dimanche pour ne pas déranger les scientifiques
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